Est-il sur cette photo du 94e RI prise en 1915
(Peut être au second rang sans la casquette nous dit une de ses descendantes Marielle LEMARCHAND ;
un de ses arrières grand père était le frère d'Auguste Guérin..)
Le 6 octobre se déclencha l'offensive sur Sailly Saillisel.
Pour approcher du village, il fallait enlever les tranchées de Carlsbad, de Terplitz et de Berlin, ainsi que les ouvrages de défense : forteresses et nids de mitrailleuses de la lisière du bois de Saint-Pierre-Waast et fortifications dénommées Ouvrages Tripot, aux abords ouest du château de Sailly-Saillisel. Cela représentait une avance d'au moins 1200 mètres. L'assaut fut donné à 14 heures, sur un front de vingt-cinq kilomètres, par un temps gris, froid et sec. Une heure plus tard, la plupart des objectifs étaient atteints et certains même dépassés. Nous couronnions alors les pentes ouest de la croupe de Sailly-Saillisel; nous tenions toute la route de Bapaume, à deux cents mètres environ au sud de l'entrée du village et nous bordions les lisières ouest et sud-ouest du bois de Saint Pierre Waast, d'où nos lignes se dirigeaient ensuite vers l'Epine-de-Malassise et la cote 130, au sud est de Bouchavesnes, face au Mont-Saint-Quentin. Le château de Sailly tomba presque aussitôt en notre pouvoir et constitua, pour nous, un sérieux point d'appui. Une semaine s'écoula, que nos troupes mirent à profit pour consolider leurs positions, en dépit des contre-attaques fréquentes et acharnées qu'elles eurent à repousser. Dans la nuit du 15 au 16 octobre, la 6e compagnie du 150e régiment d'infanterie (4e division) pénétra dans Sailly-Saillisel ou, jusqu'alors, des patrouilles avaient pu, seules, s'aventurer. Les maisons en bordure de la route de Bapaume furent occupées jusqu'au carrefour central. Ce fut la guerre de rues...
On se battait de maison à maison, de grange a grange, a la grenade. Chaque pan de mur était un refuge. Chaque soupirail abritait une mitrailleuse qui balayait la rue. Centimètre par centimètre, pierre par pierre, il fallut conquérir le village que l'ennemi défendait âprement. Il faut savoir que Sailly-Saillisel est juché sur un plateau éminent ; Sa possession était donc de prime importance.
Le 14 novembre, l'ennemi nous chassait de nouveau de Saillisel ainsi que des points que nous tenions à la corne nord et à la lisière ouest du bois de Saint-Pierre-Waast. Nos lignes, de nouveau, redevenaient ce qu'elles étaient le 18 octobre. Près d'un mois avait passé en efforts stériles et coûteux !
source 1916