Depuis 2013, l’entreprise est installée dans l’ancienne boulangerie de Sainte-Opportune. | OUEST-FRANCE
Depuis février 2011, les locaux de la boulangerie de Saint-Opportune, près de Briouze, n’ont pas trouvé d’artisan pour s’y installer. Il a fallu qu’une entreprise de pointe débarque pour que ce bâtiment, refait à neuf puis racheté, vive à nouveau. Créée début 2011, l’entreprise Heliosengi a emménagé dans ces locaux 2014.
Six personnes, ingénieurs et techniciens, y travaillent sous la houlette de Vincent Hélie. Leur spécialité ? La conception et la fabrication de cartes électroniques. L’odeur des circuits imprimés a remplacé celle du pain chaud.
« Nous transformons l’idée de nos clients en cartes électroniques », vulgarise celui qui a été formé à l’ingénierie microtechnique à l’école des Mines de Saint-Etienne. Le spectre de ses clients est large : de l’entreprise spécialisée dans la production d’ascenseurs, Etna France ( « Nous avons réalisé l’étude, la conception et la fabrication de l’automate, le cerveau du produit » ), à un pisciculteur souhaitant automatiser le tri de ses œufs de poissons.
Des données et des points
Sous la houlette de son gérant, Vincent Hélie, elle a récemment participé à un projet de poubelle connectée.
Le principe est simple : à l’aide d’une carte ou d’une application pour smartphone, les particuliers se connectent au conteneur et insèrent leur verre. Chaque dépôt rapporte des points. Points qui donnent droit à des réductions chez des commerçants. Une manière d’inciter au tri des déchets, mais aussi de fournir des données fiables aux collectivités. « Notre système vient s’adapter sur les conteneurs : on le fixe dessus et il vérifie également si le tri est bon. » À chaque problème sa solution.
Vincent Hélie
« Il faut évoluer »
Ce système, il le vend 200 € pièce. Pour l’instant, 300 ont été réalisés. « On espère un contrat à 1 000 ou 2 000 systèmes. Ça se lance petit à petit », explique celui qui cherche à « diversifier » ses clients. L’an dernier, son chiffre d’affaires annuel est passé de 680 000 € à 600 000 € après le désistement d’un « gros client ». Mais ça ne semble pas l’inquiéter.
Un des derniers robots de placement implanté en 2016 (© G. Houdou
Un des derniers robots de placement implanté en 2016 (© G. Houdou
« En décembre, nous avons recruté deux personnes : un ingénieur en mécatronique et un titulaire d’un BTS électrotechnique. » Soit les deux faces de ses activités : le bureau d’études et l’atelier. 100 000 € ont également été investis pour acquérir « deux grosses machines qui apportent une qualité à notre travail ». Prochainement, celui qui lancé sa boîte après un licenciement promet d’autres investissements.
« Il faut se lancer. Si l’on reste sans bouger, on meurt. Il faut évoluer », glisse Vincent Hélie dont les mots prennent, ici, une résonance particulière. La commune de 230 habitants n’a toujours pas retrouvé de boulanger, mais les cartes de Vincent Hélie se vendent comme des petits pains. « Si je veux acheter mon pain, je dois aller jusqu’à Briouze ! »
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